Leskov, gens d’église, diacres et chevaux

Passionnant ce Jean-Louis Gouraud, non seulement il aime les chevaux, ses chevaux mais aussi les russes, les gens tout simplement, et il sait raconter. Il raconte oui, et hier j’ai entendu pour la première fois qu’il parlait de Leskov, et que le titre de son livre était une sorte de reprise d’une de ces longues nouvelles de Leskov donc, очарованный странник qui a été traduit par « le vagabond ensorcelé ». Il faut l’écouter expliquer pourquoi cette traduction déforme l’original (sur FR Culture donc).

  • Mais Leskov, que j’ai fréquenté cet hiver en vue de notre rencontre musique russe chez Claude, ce grand Leskov que nous avait fait découvrir Mme Volochine, Galina Fedorovna … Leskov cette Pléiade qu’il partage avec Saltykov-Chédrine !
  • Cet hiver  j’ai lu : Gens d’église () où j’ai retrouvé ce passage extraordinaire où le diacre Achille exaspéré accroche ou plante sa gouvernante sur le toit de l’isba d’où elle ne peut pas redescendre, et la laisse là crier et tempêter d’une aube à l’autre, ce qui en russe signifie seulement de l’aube du soir à celle du matin et l’inverse, ot zari do zari  (от зари до зари) , puis une partie de L’ange scellé () encore une drôle de traduction, ce titre … Leskov, si observateur, si généreux et sujet, comme ses personnages,  à des colères … Et donc les Vieux Croyants, les diacres ignorants, les lettrés gens d’église ou autres, et les entrepreneurs, les industriels, tous les complexes des russes devant la supériorité technique des allemands, des anglais, le raffinement français, tout y  passe, avec une ironie attendrie …

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